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 LETTRE N° 49 : 15/03/2024   FÊTES, RENTABILITÉ ET CONSÉQUENCES ENVIRONNEMENTALES

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Point de vue

L’aménagement du territoire en France pose de nombreux problèmes et interrogations. Entre 1945 et 1975, 8 700 000 logements dans de grands ensembles ont été construits « vite et à moindre coût ». Or, dès 1956, le groupe d’experts « Économie et humanisme » donnait l’alerte sur les risques sous-jacents (difficultés d’animation, transformation anarchique de l’espace, risques de ghettoïsation, problèmes de délinquance et d’échec scolaire). Depuis les années 1970 jusqu’à 2010, la périurbanisation a dévoré 2,5 millions d’hectares dans l’Hexagone. En 1994, le géographe Jacques Lévy critiquait l’« espace peuplé de pavillons péri-urbains », rongeant des territoires entiers. Deux décennies plus tard, aucune modification n’était constatée. L’architecte Cristina Conrad écrivait en 2006 dans une tribune : « (La France) est aujourd’hui de plus en plus défigurée sur l’ensemble du territoire, ...des lotissements, des pavillons se multiplient à l’infini », avec des incidences environnementales et humaines. Ainsi, les années passent, les critiques sont récurrentes, mais la tendance reste identique. Même la loi récente « Climat et résilience », du 22 août 2021, repousse à 2050 l’arrêt du phénomène.

Dès lors, je prendrai simplement le cas du département des Pyrénées-Orientales, qui a déjà massacré son environnement et continue de le faire. En effet, les orientations prises par le SCoT (regroupant 77 communes) semblent du même acabit. Son programme est de favoriser la construction d’environ 35 000 logements à l’orée de 2038. Si 30 % de ces habitations seront réalisées à l’intérieur de zones déjà bâties, 70 % d’entre elles se feront à l’extérieur de celles-ci. Ce projet a été élaboré en tenant compte du seul indicateur de prévision, celui d’une augmentation de la population de 0,7 % par an. Toutefois, plusieurs éléments auraient dû dissuader les décideurs. On sait que l’Occitanie est la région la mieux dotée en résidences secondaires (Insee) (501 000), soit 13,5 % de son parc en 2017. Les P-O en disposent de 86 000, ce qui n’est pas négligeable. Alors, quelle sera la destination des logements futurs ? Un autre facteur vient s’ajouter au précédent, celui de la pénurie d’eau. Depuis 2021, la sécheresse y est notoire, elle est liée à la géographie des lieux et au changement climatique. Dans ces conditions, peut-on envisager de construire toujours plus ? Encore une fois, rien ne change. Même les avis de la MRAe (mission régionale d’autorité environnementale) qui portent sur ces deux points semblent rejetés. Le président du SCoT insiste d’ailleurs lors d’un entretien : « Nous n’avons pas la même vision du territoire. (...) La MRAe a une vision déconnectée de la réalité du territoire et de la volonté des élus. » Mais de quelle réalité du territoire et de quelle volonté parle-t-il ?

Au-delà de l’aveuglement apparent, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi les élus sont si friands de ce mot « territoire ». Pourquoi le mettent-ils autant en avant, alors que, par petites touches, ils le détruisent irrémédiablement ? Ne le brandissent-ils pas comme un leurre, défendant en définitive d’autres intérêts ? En effet, ils paraissent beaucoup plus avides de maintenir leurs clientèles composées de promoteurs, d’agences immobilières, de notaires, d’entreprises du bâtiment ou de propriétaires fonciers, souhaitant ardemment passer leurs lots de terre en constructible. Tous, bien évidemment, profiteront de cette manne et remercieront les décideurs. Ainsi, lorsque le président du SCoT affirme : « On n’a pas le choix », ne fait-il pas preuve d’une bonne dose de mauvaise foi ?

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DE L'ASSOCIATION
PEAL

Chargée d’étude :
Corinne Berger
: Juriste

04 image intro

Nathalie Chabaud :         Psychologue
Yves de Ribaupierre :     Physiologiste
Jean-Luc Roques :         Sociologue
Rémy Roussille :            Occitaniste
Catherine Meyer (USA) : Linguiste

 

              NOUVEAU  LIVRE          

L appropriation de l air couverture 1Corinne Berger, Jean-Luc Roques

  L'APPROPRIATION DE L'AIR 
 …Ses causes et ses conséquences 

Préface de François Féral

Est-il possible de s’approprier l’air ? En répondant par l’affirmative à cette question, ce livre montre comment se concrétise une telle captation.
Les données indiquent que l’air est malmené. Le monde reste en attente, alors que la situation est dramatique. Quelles sont alors les conséquences d’une telle inertie ?
D’abord, en insistant sur sa rareté, l’air est transformé en objet marchand. Il devient objet de convoitise, pour les marchés boursiers, les industries. La phobie du mauvais air implique aussi de s’en protéger. L’air sain devient source d’accaparement commercial, à travers la publicité. Mais, il ne faut pas omettre la récupération qu’en font les doctrines identitaires.
L’air, ainsi dégradé, génère des phénomènes d’appropriation qui ne présagent rien de bon pour l’avenir.

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Projets et Etudes en Atelier Local (PEAL) 
9 rue Benjamin Franklin 66000 Perpignan Courriel

Créée en 1992 avec pour objet de réaliser des études en sciences sociales et humaines, l’association (Projet et Étude en Atelier Local) adopte le principe de travailler systématiquement par ateliers de réflexions.
Soucieuse des questions liées à l’environnement, elle concentre aujourd’hui toute son action autour de cette thématique.
 

Tout le monde semble d’accord sur le fait qu’il est impératif de préserver les milieux et les espaces, tout en laissant la pollution des sols gagner du terrain. Tout le monde semble d’accord pour promouvoir des mesures en matière d’urbanisme, tout en laissant faire le marché de l’immobilier.
Tout le monde semble soucieux de garantir la santé des populations contre la dégradation atmosphérique, tout en fermant les yeux sur les industries polluantes. Tout le monde s’accorde pour affirmer qu’il faut transformer les choses, sans véritablement vouloir les modifier. 

Dans ce contexte, des voix s’élèvent pour envisager de considérer l’environnement et ses composants comme devant relever du patrimoine mondial. Mais dans le même temps, les territoires, nationaux, régionaux ou locaux, revendiquent la gestion unilatérale de leurs espaces. Toutes les actions semblent alors buter sur un ordre territorial qui se veut tout-puissant. On voit avec stupeur que, malgré les divers appels et certaines prises de conscience, rien ne semble changer. 

La situation continue à empirer lentement mais sûrement. On peut être agacé par ces contradictions, mais les faits sont là bien présents, face à nous. Tout le monde se met des œillères et évite d’envisager le pire. Ceux qui le peuvent se referment sur un quant-à-soi, un espace propre et sécurisant. Ainsi, comme l’écrit Lascoumes avec grande clairvoyance « Dans les représentations communes, l’environnement est réduit à une notion égoïste et appropriative qui ne traite que de l’espace de vie immédiat en ramenant tout à lui ». Tout le monde s’intéresse alors à ce qui l’environne, mais en aucun
cas à l’environnement.

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LA LETTRE N°49

FÊTES, RENTABILITÉ ET CONSÉQUENCES ENVIRONNEMENTALES

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