LETTRE N° 52 : 15/12/2024 FÊTES NATIONALES, DÉFILÉS MILITAIRES ET ENVIRONNEMENT
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L’Office français de la biodiversité (OFB) stipule : « Le constat est sans appel, la biodiversité est en chute libre. De nombreux animaux et plantes disparaissent à un rythme jamais égalé. La disparition de la biodiversité est en train de provoquer des effets graves sur les moyens de subsistance, l’économie et la qualité de vie des populations humaines. » Ce bilan, s’il est connu et documenté, est assez alarmant. Or il est inutile de faire un listing de tous les dégâts, et je ne prendrai ici qu’un exemple afin de montrer qu’il existe pourtant quelques bizarreries. D’après l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), l’évolution est favorable pour certaines espèces de baleines. En revanche, elle est néfaste pour d’autres, et près d’un quart des cétacés sont menacés. Mais, comme il existe plusieurs incertitudes, la situation pourrait être bien pire. Les populations de baleines, qui avaient globalement augmenté depuis quelques décennies, seraient à nouveau en déclin.
Certes, sans les mises en place de moratoires sur la chasse, de sanctuaires marins, ou l’interdiction du commerce international des produits baleiniers, les effets auraient été beaucoup plus dramatiques. Mais peut-on s’arrêter là ? Le principe de prévention, si souvent invoqué depuis la déclaration de Stockholm en 1972 puis la convention de Rio en 1992, n’aurait-il pas pu aller beaucoup plus loin ? Celui-ci implique de prendre des mesures nécessaires afin d’éviter un dommage certain, si aucune décision n’est prise pour éviter cette catastrophe. Le risque doit être prévisible, se fonder sur un consensus scientifique et des preuves claires. Or que se passe-t-il ?
On sait que la pêche est un facteur aggravant, et certains pays, sous couvert de tradition, de coutume et d’identité culturelle, participent à l’hémorragie. Or les études montrent que cet élément n’est pas suffisant. D’autres phénomènes entrent en jeu. C’est le cas des matériels de pêche qui labourent les océans, récupérant chaque année, dans le monde, près de 90 millions de tonnes de poissons, crustacés, mollusques et autres animaux aquatiques. Il faut aussi tenir compte des collisions avec des bateaux dont la circulation ne fait que s’amplifier. En 2019, 95 402 navires de commerce sillonnaient les mers, avec une majorité de pétroliers, de porte-conteneurs et de navires de charge classiques. Il est nécessaire, de plus, de comptabiliser les trente-trois millions de bateaux de plaisance immatriculés. Ainsi, la protection devient très difficile, puisque le commerce de la mer rapporte beaucoup d’argent. Enfin, il faut ajouter les perturbations sonores ainsi que les sonars militaires (1 240 navires de guerre sont opérationnels dans le monde), utilisés pour identifier, suivre et cibler les sous-marins ou détecter les mines. On peut comprendre que toute cette armada puisse perturber non seulement la communication pour les cétacés, mais aussi leur alimentation et leur espace de vie.
Cela veut dire que les excès du commerce et du profit, de la défense et des armées, du loisir et de la plaisance annihilent en grande partie tous les principes de prévention invoqués. S’il existe des conventions, des rapports, des pactes, des protocoles, rien n’arrête le commerce des mers, qu’il soit civil ou militaire. On continue donc de favoriser l’exploitation et la production au détriment de la protection. En définitive, il sera plus facile de trouver quelques boucs émissaires, d’arrêter quelques activistes et détracteurs, et de les accuser de terrorisme. Cependant, on peut se demander de quel côté se trouve la terreur.
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DE L'ASSOCIATION PEAL
Chargée d’étude :
Corinne Berger : Juriste
Nathalie Chabaud : Psychologue
Yves de Ribaupierre : Physiologiste
Jean-Luc Roques : Sociologue
Rémy Roussille : Occitaniste
Catherine Meyer (USA) : Linguiste
LIVRE
Corinne Berger, Jean-Luc Roques
L'APPROPRIATION DE L'AIR
…Ses causes et ses conséquences
Préface de François Féral
Est-il possible de s’approprier l’air ? En répondant par l’affirmative à cette question, ce livre montre comment se concrétise une telle captation.
Les données indiquent que l’air est malmené. Le monde reste en attente, alors que la situation est dramatique. Quelles sont alors les conséquences d’une telle inertie ?
D’abord, en insistant sur sa rareté, l’air est transformé en objet marchand. Il devient objet de convoitise, pour les marchés boursiers, les industries. La phobie du mauvais air implique aussi de s’en protéger. L’air sain devient source d’accaparement commercial, à travers la publicité. Mais, il ne faut pas omettre la récupération qu’en font les doctrines identitaires.
L’air, ainsi dégradé, génère des phénomènes d’appropriation qui ne présagent rien de bon pour l’avenir.
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Projets et Etudes en Atelier Local (PEAL)
23, rue de la Tourette 66220 Ansignan Courriel
Créée en 1992 avec pour objet de réaliser des études en sciences sociales et humaines, l’association (Projet et Étude en Atelier Local) adopte le principe de travailler systématiquement par ateliers de réflexions.
Soucieuse des questions liées à l’environnement, elle concentre aujourd’hui toute son action autour de cette thématique.
Tout le monde semble d’accord sur le fait qu’il est impératif de préserver les milieux et les espaces, tout en laissant la pollution des sols gagner du terrain. Tout le monde semble d’accord pour promouvoir des mesures en matière d’urbanisme, tout en laissant faire le marché de l’immobilier.
Tout le monde semble soucieux de garantir la santé des populations contre la dégradation atmosphérique, tout en fermant les yeux sur les industries polluantes. Tout le monde s’accorde pour affirmer qu’il faut transformer les choses, sans véritablement vouloir les modifier.
Dans ce contexte, des voix s’élèvent pour envisager de considérer l’environnement et ses composants comme devant relever du patrimoine mondial. Mais dans le même temps, les territoires, nationaux, régionaux ou locaux, revendiquent la gestion unilatérale de leurs espaces. Toutes les actions semblent alors buter sur un ordre territorial qui se veut tout-puissant. On voit avec stupeur que, malgré les divers appels et certaines prises de conscience, rien ne semble changer.
La situation continue à empirer lentement mais sûrement. On peut être agacé par ces contradictions, mais les faits sont là bien présents, face à nous. Tout le monde se met des œillères et évite d’envisager le pire. Ceux qui le peuvent se referment sur un quant-à-soi, un espace propre et sécurisant. Ainsi, comme l’écrit Lascoumes avec grande clairvoyance « Dans les représentations communes, l’environnement est réduit à une notion égoïste et appropriative qui ne traite que de l’espace de vie immédiat en ramenant tout à lui ». Tout le monde s’intéresse alors à ce qui l’environne, mais en aucun
cas à l’environnement.
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